La News RSE N°43 – Le dilemme des entreprises face aux mobilisations des associations
La News RSE
MARS-AVRIL 2024 / NUMÉRO 43
EDITO
NORA BARSALI
Fondatrice de News RSE et Présidente-Fondatrice de Rôles Modèles
Conflit d’intérêts, devoir de vigilance et communication transparente
Le dilemme des entreprises face aux mobilisations des associations ou des salariés sur la transition écologique et les droits humains.
Aujourd’hui de plus en plus d’entreprises et surtout des grands groupes font l’objet de mobilisations de la société civile ou de leurs salariés qui s’opposent à des projets d’entreprises qui vont à l’encontre d’un développement durable et d’une responsabilité éthique, sur le plan environnemental et social.
RSE, gouvernance d’entreprises et communication responsable sont passés au crible d’associations écologistes et de salariés, syndiqués ou non, lorsque les entreprises dites responsables s’engagent dans des projets contraires à leur raison d’être ou leur responsabilité d’entreprise.
Prenons deux exemples récents du secteur privé et public:
Pourtant toujours très discrète, le groupe Pierre Fabre, pionnier dans la RSE et sa gouvernance actionnariale confiée à sa fondation, a été forcé de sortir de son silence pour reconnaître qu’il finance bel et bien le projet très contesté d’autoroute A69 entre Toulouse et Castres. Cette déclaration fait suite à des mois d’interpellations publiques, d’appel au boycott de sa marque phare, d’articles dans la presse et de mobilisations associatives qui visaient à prouver les liens entre l’entreprise et le projet. Parmi ces associations actives, le Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), figure de proue de la mobilisation contre le projet d’A69.
L’absence de communication claire du groupe Pierre Fabre alors que le projet était dénoncé par 2000 scientifiques et 500 soignants a été vivement critiquée d’autant que Pierre Fabre est un acteur reconnu du secteur de la santé et beauté avec notamment des marques phares comme Avène, représentant 1 milliard d’euros en chiffre d’affaire.
Indiscutablement, les intérêts du Groupe Pierre Fabre dans le chantier de l’A69, même si la participation est minoritaire, et la mobilisation réussie de la communauté scientifique et des associations entachent sa réputation, et impactent négativement ses marques et son image vis-à-vis de ses consommateurs, pour l’essentiel des femmes, qu’on sait très engagées aujourd’hui sur les enjeux environnementaux.
Autre exemple, révélée par la cellule d’investigation de Radio France, avec EDF qui vient de signer avec l’Arabie Saoudite la construction d’une centrale hydroélectrique pour Neom, la mégalopole futuriste en plein désert saoudien, en dehors de toute considération écologique et sociale. Il s’agit pour l’énergéticien français de construire une mégalopole sortie du sable, en plein désert et très loin de toute source d’eau…..
Les salariés d’EDF s’inquiètent de l’impact écologique et humain de cette ville du futur hors norme, et contraire à la responsabilité sociétale de l’entreprise.
EDF doit construire une station de transfert d’électricité par pompage-turbinage, un barrage conçu pour palier l’intermittence de l’énergie éolienne et du photovoltaïque. EDF justifie son souhait d’accompagner ce projet de production et de stockage d’électricité décarbonée, car contribuant à la transition énergétique en France et à l’international. Or des salariés d’EDF ont une autre grille de lecture, avec la création de station de ski, de gratte-ciels et d’îles de luxe pour ultra-riches, et soupçonnant un projet faussement estampillé « environnemental » car utilisant des énergies renouvelables. En dehors des critères environnementaux, la question des droits humains se pose également pour une tribu vivant dans la région d’implantation du projet et faisant l’objet d’arrestation et de déni de leurs droits.
Aujourd’hui, compte tenu des informations révélées par la presse, EDF court un risque non seulement pour la réputation de son entreprise, mais aussi juridique au regard de la loi française sur le devoir de vigilance qui impose aux grandes entreprises de prévenir les droits humains et environnementaux sur l’ensemble de leur chaine de valeur.
Alors que son image est déjà dégradée EDF prend un autre risque vis-à-vis de ses salariés, de sa cohésion interne et de sa marque employeur.
Les grands groupes comme les grands donneurs d’ordres aujourd’hui ne peuvent plus faire l’impasse de leur devoir de vigilance, d’une communication transparente et responsable tout en restant à l’écoute de leurs parties prenantes internes et externes.
LinkedIn de Nora Barsali
L'INTERVIEW DU MOIS
Clara Chappaz
Directrice de la Mission French Tech
Mesdames : prenez votre place dans la French Tech !
♦ Compte tenu de l’ouverture des candidatures de la promotion 2024 du programme d’accompagnement French Tech Next40/120, comment la Mission French Tech soutient-elle les entreprises fondées ou dirigées par des femmes ?
En 2022, partant du constat du manque de femmes dirigeantes dans le French Tech Next40/120 (il n’y avait à l’époque aucune femme CEO dans le Next40, qui en compte une aujourd’hui, Eléonore Crespo de Pigment), la Mission French Tech a lancé le Pacte Parité. Le Pacte Parité, c’est 700 start-up signataires de 5 engagements très concrets pour davantage de parité dans la French Tech sur la gouvernance, le management, le recrutement, la représentation et la parentalité, résultants des travaux menés avec les entreprises du French Tech Next 40/120.
Pour les deux ans du Pacte Parité, et à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars dernier, nous avons réalisé une enquête auprès des 700 start-up signataires. Les résultats sont encourageants. La parité était déjà une priorité stratégique pour la plupart des start-up :
85% d’entre-elles se sont fixées des objectifs à atteindre en matière de parité
(sondage mené à l’occasion des 10 ans de la French Tech en octobre 2023), et 75% des start-up répondantes aujourd’hui travaillent une feuille de route visant à augmenter l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans leur entreprise. En termes de résultat sur la composition des équipes, nous sommes fiers de pouvoir compter 45% de femmes, 43% de femmes managers et 38% de femmes dans les comités exécutifs. Le changement progresse !
La Mission French Tech accompagne les entreprises de nos programmes via l’organisation d’ateliers réunissant les dirigeantes et dirigeants des start-up. En février dernier, nous avons organisé un atelier sur la formation des managers aux biais de genre et à la lutte contre les discriminations et le harcèlement avec le témoignage de Skeepers, une entreprise du French Tech 120 sur son partenariat avec Gloria Entreprises. Plus récemment, à l’occasion du 8 mars, nous avons rassemblé une vingtaine de start-up du French Tech Next40/120 chez Playplay pour échanger sur la féminisation des comités exécutifs et des conseils d’administration. Cet évènement a été l’occasion pour les start-up de partager leurs témoignages et leurs bonnes pratiques.
Je tiens aussi à souligner les nombreuses actions menées par les entreprises elles-mêmes. Par exemple, Qonto propose des offres inclusives et forme 100% de leurs équipes aux biais inconscients et à comment les dépasser, ou encore Swile, qui a créé en interne un réseau pour sensibiliser ses collaborateurs à l’égalité des chances, à la parentalité et aux violences sexistes et sexuelles.
Tous ces résultats et ces initiatives sont des succès à célébrer, et sont la marque d’une réussite commune. Ce sont les actions menées par l’État, et au premier lieu desquelles par Marina Ferrari, Secrétaire d’État chargée du Numérique, mais également des start-up, de la Mission French Tech et de plusieurs associations au premier rang desquelles les associations Sista et Willa qui œuvrent au développement des entreprises fondées par des femmes.
♦ Leur développement économique, passe par l’accès à des levées de fonds, quels sont vos objectifs en la matière pour que les femmes lèvent plus de fonds ?
Il est vrai que malgré les actions menées par l’écosystème au sens large, nous sommes encore loin de la parité dans les levées de fonds.
Une étude du collectif Sista montrait que les équipes féminines n’ont récolté que 2% des fonds levés en 2022.
C’est pour lutter contre ces inégalités d’investissement entre les entrepreneuses et les entrepreneurs que le gouvernement, notamment par le ministère du Numérique et la Mission French Tech, soutient des initiatives telles que la charte Sista. Publiée en 2019, cette charte de bonnes pratiques signée par plus d’une centaine de fonds vise à plus d’égalité dans l’entrepreneuriat en se fixant des objectifs. Les fonds signataires s’engagent à investir au moins 30% de leurs fonds dans des start-up portées par des femmes d’ici 2030, et 50% en 2050.
La voie législative permet également de faire bouger les choses pour la parité, notamment dans les conseils d’administration. La loi Rixain votée en 2021 impose de féminiser les organes de direction des entreprises et conditionne le soutien financier de la Banque Publique d’Investissement (Bpifrance) au respect de la publication d’un index indiquant les écarts de rémunérations entre hommes et femmes.
La Mission French Tech contribue à impulser cette prise de conscience et soutient les collectifs comme Sista mobilisés sur ce sujet.
♦ Quels messages souhaitez-vous faire passer aux femmes entrepreneures d’entreprises innovantes et de start-up ?
J’aimerais leur dire que nous avons besoin de leur talent et qu’elles peuvent compter sur notre soutien ! L’État et tout un écosystème est présent pour les accompagner dans le développement de leurs projets et de leur entreprise.
Nous poursuivons notre action sans relâche, et approfondissons nos efforts pour féminiser les instances de gouvernance et de mise en visibilité des femmes de la Tech.
Ces engagements et ce soutien sont là pour les inspirer, leur prouver qu’elles peuvent avoir des vocations entrepreneuriales qui seront fructueuses et importantes. Je souhaite les voir prendre toute leur place légitime dans la French Tech !
FOCUS EXPERT
Violette Bouveret*
Professeur ESCP Business School
Du courage dans les organisations
Le courage : une vertu qui se travaille au
quotidien, comme un réservoir que l’on remplit, ou un ressort que l’on comprime.
Quel est le point commun entre une banque qui met en place un dividende sociétal, une chaîne de pharmacies américaine qui retire le tabac de ces rayons et un distributeur qui intègre le capital naturel et le capital social à sa comptabilité ? Sans aucun doute le courage. Le courage d’assumer la décision controversée de dédier 15% du résultat net à la transition sociale et environnementale, le courage de renoncer à deux milliards de profits annuels liés au tabac et le courage de dénoncer un système de comptabilité vétuste qui omet de « compter ce qui compte ». Ces exemples illustrent parfaitement la pertinence de développer le courage dans les organisations. En effet, c’est grâce à cette qualité qu’elles parviendront à mettre savoir-faire, puissance d’exécution et ressources financières au service d’un futur souhaitable.
Mais comment former les collaborateurs au courage, cette vertu qui pousse à transcender ses peurs afin d’agir de manière responsable, en accord avec ses valeurs, en opposition au conformisme et aux intérêts particuliers ? La première étape consiste à déconstruire les imaginaires du courage qui serait l’apanage de leaders accomplissant des actes extraordinaires sans crainte des conséquences avec la certitude chevillée au corps de la justesse de leur décision. Ces représentations sont erronées. Le courage s’exerce aussi dans les actes du quotidien. Dans notre capacité à nous opposer à une décision injuste en dépit de nos doutes, à oser contourner des process qui entravent une action pourtant pertinente ou encore à accepter la complexité d’une situation. Chacun d’entre nous, à quelque niveau hiérarchique qu’il soit, est éligible au courage.
Pour s’en convaincre, définissons l’acte courageux dans un contexte professionnel. Il débute toujours par un « appel au courage ». Le statut quo heurte les valeurs du collaborateur ou de l’organisation et doit donc être dépassé. A cet appel au courage succède la prise de conscience du prix à payer. Pas de courage sans conscience des risques et donc sans peur. La troisième étape, probablement la plus difficile, est celle du dilemme, véritable expérience du doute. Faut-il agir au risque de tout perdre quand la majorité détourne le regard ? Ou doit-on se résigner au profit d’un confort mortifère ? Si le dilemme est dépassé, l’acte courageux peut alors survenir. Un marathon plutôt qu’un sprint. Loin d’être exalté et irréfléchi, un acte géré comme un projet viable, désirable et faisable. Vous voyez que le courageux n’est pas (que) le héros vaillant de la mythologie !
Une fois cette définition du courage partagée, la seconde étape consiste à former les équipes en transformant les organisations en terrains d’entraînement au courage. Deux objectifs : Susciter des appels au courage par la prise de conscience des défis à surmonter et inciter au passage à l’acte courageux en développant le sens des responsabilités. De nombreux dispositifs ont montré leur efficacité comme la formation à la gestion de la complexité, la définition des valeurs de l’organisation, le renforcement du droit à l’erreur, la sanction de l’indécision ou le développement d’une culture de l’encouragement.
Les différentes crises qui s’annoncent doublées des ruptures technologiques liées à l’intelligence artificielle vont exiger des transformations radicales dans les manières d’opérer des collaborateurs. Les former massivement au courage leur donnera les clés pour agir, et nous rapprochera de l’embrasement spirituel nécessaire à l’avènement d’un paradigme civilisationnel souhaitable dans lesquels les organisations ont un rôle majeur à jouer.
* Auteure des ouvrages :
Oser le Courage – Une valeur nécessaire à la survie des organisations
Co-écrit avec Jérémy lamri
Publié aux éditions Dunod
La résolution de problèmes complexes
Publié aux éditions Dunod
FEMMES
RÔLES MODÈLES
Nora Barsali
Présidente fondatrice de Rôles Modèles
De l’invisibilité aux Rôles Modèles : faire rayonner la réussite au féminin
On a tous en nous un Rôle Modèle qui nous a inspiré, guidé, marqué profondément. Pour avancer dans la vie, pour se projeter dans un métier, pour sortir des déterminismes socio-familiaux, surtout quand on est une femme, il est essentiel d’avoir des rôles modèles qui nous poussent à évoluer dans nos aspirations, conscientes et inconscientes. Mais qui sont ces rôles modèles féminins auxquelles on peut s’identifier dans nos sociétés, ces femmes au parcours hors du commun, incarnant une trajectoire extraordinaire, une audace, un statut, si peu valorisés dans la société ou dans nos manuels.
Comme de nombreuses personnes, mes rôles modèles sont tout d’abord mes parents, courageux et travailleurs au grand cœur, puis Gisèle Halimi que j’ai eu l’immense chance de côtoyer au sein de son association Choisir la Cause des femmes, et enfin la première patronne qui m’a recrutée et donné ma chance au premier entretien d’embauche alors que je démarrais ma vie professionnelle, certes diplômée, mais peu aguerrie au monde du travail en France après 4 années d’études aux États-Unis.
De la nécessite d’avoir des Rôles Modèles dans une diversité de parcours
Hillary Clinton témoignait la semaine dernière à un évènement auquel j’assistais, que ses rôles modèles étaient des femmes issues de ses lectures, à commencer par la presse où elle découvrit et fut inspirée par Eleonore Roosevelt, et son grand sens de la justice sociale, Margaret Chase Smith, la première femme politique qu’elle a identifiée, et enfin la téméraire Jeanne d’Arc à travers les livres d’Histoire qu’elle dévorait. Heureusement pour Hillary, il y eut les livres et la presse, alors qu’elle vivait aux côtés d’une mère au foyer et d’un père vétéran de la seconde guerre mondiale. Entendre Hillary Clinton évoquer ses rôles modèles au moment où je crée l’association Rôles Modèles me conforte dans l’idée qu’en France on manque de rôles modèles pour inspirer les jeunes.
Les femmes rôles modèles sont essentielles car elles représentent des figures emblématiques, parfois au destin hors du commun, et nous prouvent par leur existence que tout est possible, qu’on peut réussir sa vie et ses passions.
En s’identifiant aux premières femmes qui ont incarné un destin, un rôle, une fonction, un statut, tout un chacun peut se dire que c’est possible et accessible. Les rôles modèles sont souvent les précurseurs d’un changement des mentalités, d’une transformation de la société.
S’agissant des femmes, l’invisibilité de la réussite au féminin, l’invisibilité également de la diversité des réussites au féminin, expliquent sans doute le retard pris par la France dans l’accès des femmes aux plus hautes fonctions de l’État, des entreprises, et notamment dans les domaines scientifiques et technologiques. Non pas que ces femmes ne soient pas brillantes, compétentes et extraordinaires mais elles ont été si longtemps invisibilisées, alors que la première loi pour l’égalité professionnelle et salariale remonte à 1972 avec Georges Pompidou, soit il y a un demi-siècle.
Valoriser et compter les femmes pour qu’elles comptent !
Aujourd’hui, les femmes, qui représentent 52% de la population, doivent être présentes et valorisées dans tous les secteurs, tous les métiers et niveaux hiérarchiques afin que les enfants, collégiens et lycéens puissent s’identifier et trouver simplement NORMAL qu’une femme soit astronaute, Prix Nobel, cheffe d’entreprise ou présidente de la République. Mais en même temps, un rôle modèle n’a pas besoin d’avoir un destin exceptionnel. N’est pas Marie Curie qui veut.
La société d’aujourd’hui a besoin d’une diversité de rôles modèles qui nous ressemblent un peu, auxquelles on peut s’identifier, tout en incarnant un destin, une inspiration, une aspiration.
De même, les femmes dans les TECH doivent être plus nombreuses et plus visibles car dans ce nouveau monde où tout est digital, il est impensable que ces nouvelles technologies, ces futurs métiers, ces nouvelles compétences ne soient occupés que par des hommes. Or on compte seulement 1 femme CEO dans le Next40, 28% de femmes dans le numérique, et 29% des chercheurs scientifiques sont des femmes.
Quand on pense aux nouvelles technologies et à l’informatique, ce sont des hommes, pour l’essentiel entrepreneurs américains qui nous viennent en tête. Mais si on remonte le temps, et si on se documente, le monde occidental compte des femmes rôles modèles dans les technologies. II suffit de les ressusciter et de les inscrire dans nos manuels scolaires et sur nos rues.
Savez vous que moins de 5% des rues françaises portent le nom d’une femme ?
Qui connaît Ada Lovelace, fille du poète Lord Byron, l’inventrice du premier ordinateur ; Margaret Hamilton, la programmatrice des logiciels Apollo, dont l’invention, avec ses collègues du MIT, des concepts de base de la programmation informatique et du code vont permettre de créer le premier ordinateur portable au monde ; l’informaticienne Hedy Lamarr, actrice hollywoodienne passionnée d’ingénierie informatique, considérée comme la précurseure du Wi-Fi ; Karen Spärck Jones informaticienne britannique pionnière de Google et de l’intelligence artificielle ; Amelia Mary Earhart, première femme aviatrice américaine, connue pour sa traversée de l’atlantique en solitaire ; l’orléanaise Thérèse Peltier, aviatrice et sculptrice française, première femme pilote en France ou encore notre contemporaine Jacqueline Dubut, sortie major de l’école polytechnique féminine, première femme pilote de ligne en France.
Depuis des années, j’ai en tête cette association Rôles Modèles, pour promouvoir notamment auprès des jeunes la culture de l’égalité femme-homme et le parcours, le talent et la résilience des femmes. Je vous propose de découvrir chaque mois dans La News RSE, un rôle modèle qui mérite notre attention et de nous rejoindre dans l’association pour témoigner de son parcours.
Informations : contact@rolesmodeles.fr
FOCUS ACTU
Lu, Vu, pour Vous
♦ Les membres de la nouvelle Haute Autorité de l’audit (H2A) ont été nommés par le décret du 6 février 2024. Créée par l’ordonnance de transposition de la CSRD, cette instance succède au Haut Conseil du commissariat aux comptes (H3C), avec notamment pour rôle de régulation des commissaires aux comptes, des organismes tiers indépendants (OTI) et des auditeurs des informations en matière de durabilité.
♦ Le European Women on Board (EWob) est à l’origine de l’étude Diversité dans les conseils d’administration européens, parue en janvier 2024. Deux ans après la directive de l’Union européenne sur la parité hommes-femmes, établissant l’objectif de minimum 40 % de femmes aux conseils d’administration, l’étude montre comment seuls certains pays, comme la France, l’Italie, la Belgique, le Danemark et l’Autriche atteignent cet objectif. Toutefois il faut être prudent sur ces chiffres. Dans les faits, le risque que les femmes soient nommées aux conseils d’administration uniquement pour se conformer à la législation perdure, et force est de constater que les postes les plus influents au sein des conseils d’administration sont toujours occupés par les hommes.
♦ La troisième édition du baromètre Les femmes et l’argent, réalisé par l’Ifop en partenariat avec ViveS média (Groupe Bayard), est parue le 8 mars 2024. Les femmes, en 2024, restent plus prudentes que les hommes quand il s’agit de gérer leurs finances. Elles ont davantage tendance à épargner, et sont moins nombreuses à investir dans des produits financiers plus risqués. Par ailleurs au sein du couple, les femmes ont rarement le plus haut salaire et sont plus responsables des dépenses courantes.
♦ 4 ans après la promulgation en 2020 de la loi Agec, une coalition de 28 acteurs parmi lesquels le Mouvement Impact France ou la fondation Tara Océan, ont signé un appel à la « pleine mise en œuvre » du texte. Ils espèrent faire pression sur les parlementaires et le gouvernement afin que ces derniers prennent « les décisions nécessaires pour répondre aux freins identifiés sur chacun de ces volets, et à exploiter pleinement le potentiel de la loi », en demandant notamment qu’une attention particulière soit portée sur l’objectif de réduction de 50 % de la mise sur le marché des bouteilles en plastique d’ici à 2030 ainsi qu’au volet réemploi.
♦ Le ministère de la Transition écologique a annoncé ne pas mettre en place d’indice de durabilité sur les smartphones en France. Cette décision fait suite à l’avis critique rendu à l’automne dernier par la Commission européenne sur l’indice de durabilité français (succédant à l’indice de réparabilité existant), lui reprochant d’être en concurrence avec l’indice européen dont la publication est attendue pour mi-2025 (pourtant moins ambitieux).
♦ Le 14 mars, les députés ont adopté à l’unanimité une proposition de loi visant à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile. Elle prévoit plusieurs mesures pour réduire la pollution engendrée par la mode jetable appelée aussi « fast fashion » : introduction d’une définition, sensibilisation des consommateurs, création d’un malus écologique et interdiction de la publicité.
♦ Le Medef publie son Guide des acteurs et outils de la transition écologique : un nouvel outil au service des entreprises. Conçu comme un manuel d’utilisation, ce guide apporte des éclairages pédagogiques et opérationnels sur diverses thématiques, telles qu’un panorama des acteurs nationaux et territoriaux de la transition écologique ou encore le décryptage des financements disponibles pour les TPE/PME. Il encourage à s’impliquer à travers le Medef dans les instances publiques locales pour participer concrètement à la transition écologique à l’échelle des territoires.
BONNES PRATIQUES
13è édition des Trophées Défis RSE
News RSE et ses partenaires sont ravis de lancer la 13ème édition des Trophées Défis RSE, placée cette année sous le signe de l’innovation au service de l’impact sociétal, du capital humain et de l’entrepreneuriat féminin. Ensemble, nous croyons fermement en la capacité de chaque organisation à contribuer à un avenir plus durable et équitable, et nous sommes fiers, chaque année depuis 13 ans, de soutenir et valoriser les organisations et leurs équipes qui partagent cet engagement et qui osent agir avec détermination, rigueur, et courage pour une économie plus responsable.
Avec 8 grandes catégories et des sous-catégories adaptées, il y a une place pour chacun. Cette année, le Prix Spécial Dirigeante à Impact récompensera le leadership des femmes dirigeantes dans le domaine de la RSE.
Informations et contact :
candidature@newsrse.fr
Muriel Pico,
Directrice des Ressources Humaines, MGEN
Engagée de longue date sur l’égalité et les droits des femmes, quelles sont les grandes réalisations de MGEN pour faire avancer cette grande cause ?
MGEN est engagée de longue date pour les droits des femmes, l’égalité des chances, la lutte contre les stéréotypes et toutes formes de discrimination, ces engagements relèvent de l’ADN de l’entreprise.
Nous sommes fiers d’avoir un Accord signé par l’ensemble des organisation syndicales, démontrant ainsi l’adhérence de tous à ces enjeux et permettant la mise en place de plans d’actions concrets.
C’est ainsi qu’on observe une féminisation du Codir, avec 43 % de femmes en 2022 contre 14 % en 2020. Par ailleurs, chaque année, une enveloppe est réservée pour rééquilibrer les salaires F/H et lutter contre les inégalités salariales. Nous soutenons la carrière des femmes en menant un suivi RH pour permettre aux femmes d’accéder aux postes à responsabilités, et ce dans les meilleures conditions possibles, en levant les éventuels freins à l’évolution de leur carrière.
En tant que DRH, à quels grands enjeux sociétaux vos missions RH répondent-elles ?
Notre politique RH s’inscrit pleinement dans notre démarche de responsabilité sociétale d’entreprise. Par ailleurs, un accord n’est rien si l’entreprise n’incarne pas les valeurs qu’elle promeut en interne comme en externe. C’est pourquoi MGEN est engagée au quotidien pour faire vivre ces valeurs. En interne, dans nos processus de recrutement, puis de gestion de carrière, d’égalité salariale et de reconnaissance professionnelle, nous œuvrons pour agir sur les stéréotypes à travers la formation de nos collaborateurs. L’objectif est que nos managers prennent conscience des biais cognitifs pouvant exister.
L’incarnation de ces enjeux sociétaux dans nos pratiques sont un facteur d’attractivité et donc un facteur de fidélisation pour MGEN. Ils inscrivent le collectif au cœur des organisations. On constate une cohésion d’équipe à travers nos enquêtes internes, où la majorité des collaborateurs reconnait ces diversités comme une réelle force.
Par ailleurs, les collaborateurs s’engagent et deviennent personnellement des acteurs, avec la possibilité de consacrer une journée par an auprès d’associations partenaires. C’est une réelle incarnation de l’entreprise qui se mobilise.
En interne comme auprès de vos publics extérieurs, MGEN travaille sur la lutte contre le sexisme et le harcèlement sexuel : comment MGEN apporte-t-elle une réponse à ces phénomènes qui persistent dans nos sociétés ?
Nous avons élaboré un dispositif pour lutter contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes, et celui-ci est porté au plus haut niveau de l’entreprise. Il s’incarne à travers un plan d’actions pour une tolérance zéro face aux agissements sexistes et le harcèlement sexuel. Ce plan, qui concerne nos collaborateurs et nos militants sur l’ensemble du territoire, porte sur des actions de prévention, de formation et de sanction le cas échéant. MGEN a décidé de devenir signataire en 2024 de la charte StOpE aux côtés de nombreuses entreprises françaises, pour lutter contre le sexisme ordinaire en entreprise.
MGEN, on s'engage mutuellement
Forte de ses valeurs mutualistes, MGEN porte une Raison d’Etre sociale et solidaire : « Engagés pour le progrès social et la santé de tous, nous, collectif mutualiste au service de l’intérêt général, prenons soin les uns des autres, tout au long de la vie ». Cette Raison d’Être guide les principes d’actions de MGEN tant auprès de son écosystème externe que de ses publics internes, collaborateurs et militants. Elle incarne une valeur forte chez MGEN : la symétrie des attentions. Les engagements sociétaux qu’elle défend s’incarnent ainsi dans l’ensemble de sa politique RH et sa démarche RSE.
Combattre toutes les formes de discrimination et agir pour l’égalité des chances est un engagement historique et durable pour MGEN.
Ces engagements sont inscrits dans ses valeurs d’employeur responsable et engagé de longue date.
MGEN promeut une politique ouverte et inclusive vis-à-vis de toutes les diversités, clairement affichée par la signature de la Charte de la diversité. Dans ses actions RH, MGEN s’engage en particulier sur les questions de handicap, d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, d’accompagnement des jeunes et des seniors et d’orientation sexuelle. Le Pass Inclusion est déployé auprès de l’ensemble des salariés et militants et réaffirme les engagements de MGEN. Il comporte 5 Visas (e-formation) : biais cognitifs, diversité d’orientation sexuelle et de genre, handicap, inclusion, prévention des agissements sexistes et harcèlement sexuel.
Publication News RSE
Dans le Guide 2024 Égalité, Mixité, Diversités, Des entreprises à l’image de la société, 200 Réseaux et évènements féminins et inclusifs incontournables, après un état des lieux de l’égalité femmes-hommes en France, Nora Barsali donne la parole notamment à 50 personnalités expertes, rôles modèles, et à des organisations engagées, issues du monde privé, public, académique ou associatif qui témoignent de leurs parcours, vision et initiatives en faveur de l’égalité.
Nos GEStes Climat - Défi Carbone®
🌱🌍 Agissez pour un Avenir Durable avec News RSE et l’ADEME !
News RSE lance en partenariat avec l’ADEME Nos GEStes Climat – Défi Carbone, pour encourager la réduction de l’empreinte carbone au sein de vos entreprises.
Vous vous demandez si vos collaborateurs connaissent leur empreinte carbone personnelle ? En tant que candidats aux Trophées Défis RSE 2024, vous avez la possibilité de participer au programme « Nos GEStes Climat – Défi Carbone® ».
Ce programme, basé sur le calculateur « Nos GEStes Climat » de l’ADEME, vise à sensibiliser vos équipes à leur impact carbone et les accompagner dans la réduction de leurs émissions. En intégrant Défi Carbone®, vous pourrez :
✅ Sensibiliser vos salariés à l’importance de l’empreinte carbone.
✅ Les aider à comprendre leur bilan carbone personnel et les moyens de le réduire.
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Informations et contact :
secretariat@newsrse.fr
News RSE lance Les Dîners de l'Égalité, en partenariat avec Rôles Modèles
La bataille pour l’égalité des droits des femmes est un combat qui perdure, par principe toujours inachevé. Si le 8 mars symbolise cette lutte universelle, il est important de souligner que la défense des droits fondamentaux et de l’égalité, tant dans la vie personnelle que professionnelle, doit être poursuivie tout au long de l’année. C’est un engagement quotidien partagé par de nombreuses associations et entreprises.
C’est dans ce contexte symbolique que Nora Barsali, fondatrice de News RSE et de la nouvelle association Rôles Modèles, a lancé l’initiative Les Dîners de l’Égalité au Sénat, avec le parrainage de Dominique Verien, Présidente de la délégation Droits des Femmes au Sénat et sénatrice de l’Yonne, et en présence de la Ministre Sarah El Haïry, en charge de l’enfance, la jeunesse et la famille.
Ce premier Dîner de l’Égalité a permis d’aborder le sujet autour d’un triptyque thématique de trois leviers pour réduire les inégalités femmes-hommes : leviers législatif, financier et éducatif.
La loi est indissociable de la liberté des femmes et de la conquête de leurs droits.
La récente constitutionnalisation de l’IVG nous le rappelle.
Mais comme l’a si bien exprimé Dominique Vérien, la loi est passée grâce aussi à la demande forte de la société qui souhaite une évolution législative en poussant des sujets sociétaux tels que l’IVG, les violences intra-familiales, le contrôle coercitif ou les féminicides, dont 50% ont lieu en milieux ruraux, des dossiers dont elle a fait des priorités au sein de la délégation droits des femmes du Sénat. De nombreuses études montrent les impacts directs et collatéraux des violences familiales, sur la vie personnelle et professionnelle des femmes mais aussi sur leur santé et celles de leurs enfants.
L’indépendance économique des femmes est une des clés de l’émancipation féminine même si nous savons que les inégalités et les violences économiques perdurent. Ainsi Sibylle Le Maire, Directrice exécutive de Bayard Média et co-fondatrice de ViveS Media nous a présenté la troisième édition du Baromètre sur les femmes et l’argent, réalisé par l’IFOP en partenariat avec BoursoBank et La Financière de l’Échiquier, en précisant que les femmes qui gagnent en moyenne 15% de moins que les hommes pendant la vie active et 40% de moins au moment de la retraite subissent l’inflation de 5 à 10 points de plus que les hommes, tout en étant davantage exposées aux fragilités financières (carrières hachées, temps partiels, plafond de verre, chute de leur niveau de vie après une séparation). En conséquence, face aux difficultés, les femmes rognent sur leurs vacances, leurs soins esthétiques et leur épargne.
La lutte contre le sexisme et les stéréotypes a été l’occasion de faire intervenir une voix masculine, celle de Xavier Alberti, Membre du Haut Conseil à l’Égalité et Chef d’entreprise, qui nous a présenté les résultats inquiétants du 6è rapport annuel du HCE. Il révèle notamment une rémanence du sexisme et des stéréotypes délibérément assumés ou renforcés chez les hommes, un masculinisme qui gagne du terrain, tandis que les injonctions à la féminité et à la maternité des femmes augmentent. Enfin, Xavier Alberti a repris les trois incubateurs du sexisme dès l’enfance, à savoir au sein de la famille, de l’école et sur internet.
Après ces éclairages de décideurs et d’experts, il était important de faire témoigner des organisations qui ont fait de l’égalité Femme-Homme et la lutte contre les stéréotypes une politique forte de leur engagement sociétal et de leur ressources humaines. Ainsi Frédérique Lamarre de la MGEN et Claire Laot du Groupe La Maison Bleue, ont présenté leurs démarches RSE en matière d’égalité professionnelle, lutte contre le sexisme.
Les Dîners de l’Égalité visent à réunir chaque trimestre un parterre de personnes engagées, experts, décideurs, associations et entreprises portant l’égalité femme-homme, ainsi que la lutte contre le sexisme et les violences impactant les femmes et les jeunes.
Les objectifs sont nombreux, notamment d’apporter un éclairage institutionnel, législatif, académique, économique, scientifique sur la cause de l’Egalité, de s’inspirer de bonnes pratiques d’acteurs engagés et de créer la rencontre entre associations, entreprises et acteurs publics. Chaque trimestre, Nora Barsali, Fondatrice des Dîners de l’Egalité réunira autours de ses acteurs, experts et des membres de Rôles Modèles, une personnalité qui s’illustre en la matière.
Le premier dîner, qui a eu lieu le 13 mars 2024 au Palais du Luxembourg, a réuni les participants autour d’une personnalité symbolique de l’engagement et de l’avenir, Sarah El Haïry, Ministre déléguée à l’Enfance, à la Jeunesse et à la Famille, qui a rappelé :
Notre pays ne se transformera que si on infuse cette culture de l’égalité, et dès la petite enfance, la crèche, à l’école, dans le monde du sport, de l’entreprise, de la politique.
On a tous un bout de cette culture de l’égalité, qui ne se suffit pas, qui ne se décrète pas. Pour cela on a besoin de s’identifier, à des rôles modèles engagés, on a besoin de preuves… pour rendre des combats, et se dire que c’est possible. Cette année, avec la constitutionnalisation du droit à l’IVG, si on est arrivé à cette sanctuarisation, c’est parce qu’il y a eu des centaines de grandes femmes.
Poursuivre le travail des prédécesseurs féministes et des associations qui se sont battues et ont arraché une à une les réformes qui profitent aujourd’hui à toute la société, c’est l’une des missions de ces Dîners de l’Egalité pour valoriser les combats, les enjeux et des rôles modèles féminins.
Pour rejoindre l’association Rôles Modèles : contact@rolesmodeles.fr
AGENDA RSE
♦ 27 MARS • Quatrième édition des Rencontres de l’égalité économique et professionnelle, à l’Assemblée nationale
♦ 4 AVRIL • 15ème édition du Forum national des éco-entreprises, organisé par Pexe, en partenariat avec Bpi france, au ministère de l’économie
♦ 4 AVRIL • Global Anticorruption & Compliance Summit organisé par les Business & Legal Forums, à Paris
♦ 15 MAI • Clôture des candidatures aux Trophées Défis RSE 2024
♦ 3 JUILLET • Deuxième Dîner de l’Égalité au Sénat
ENTREPRISE À IMPACT
Eliette Vincent
Co-fondatrice & Présidente de Cocolis
L’entrepreneuriat c’est aussi suivre son instinct et saisir des opportunités inattendues
♦ Quel est votre parcours initial de formation et professionnel ?
Mon parcours est une suite d’opportunités ! J’ai des parents scientifiques et je me préparais initialement à exercer une profession médicale… ou à faire les beaux-arts. Ce qui m’a amenée vers mon parcours actuel, c’est le fait d’avoir suivi mon instinct et certaines facettes de ma personnalité : mon côté geek, ma polyvalence et mon goût pour la résolution de problèmes.
En 2005, j’ai obtenu mon diplôme de l’EM Lyon. Mes études m’ont permis de développer des compétences en stratégie marketing et en gestion d’entreprise. J’ai commencé ma carrière en janvier 2006 chez vente-unique.com en tant que chef de produit marketing. C’était audacieux pour l’époque, car c’était une entreprise naissante et les jeunes diplômés de grandes écoles ne travaillaient pas encore dans l’internet.
Cependant, j’ai réussi à faire mes preuves et j’ai rapidement gravi les échelons. Dès ma première année, j’étais en charge d’organiser, de recruter, de former et de diriger le pôle marketing & acquisition. Grâce à ma curiosité et ma motivation, j’ai développé des compétences précises dans tous les domaines du web. Cela a été un atout majeur pour la création de Cocolis.
Entre 2010 et 2015, j’ai travaillé à La Redoute en tant que responsable e-commerce puis responsable marketing. Cette expérience m’a permis de découvrir une autre facette de l’entreprise, notamment des processus et une organisation bien structurés
♦ Quelles sont les motivations personnelles et sociétales qui vous amènent à créer votre entreprise ?
L’envie de créer un jour mon entreprise était présente depuis petite, même si cela n’a pas toujours été une évidence. Un premier déclic a eu lieu après ma première expérience professionnelle (« je peux le faire ») et un second déclic à la naissance de ma première fille (« c’est le bon moment »). Pour cette future entreprise, je cherchais un service qui solutionne un vrai problème et qui soit à la fois utile, bénéfique et ait un gros potentiel.
L’idée de Cocolis m’est venue lors de ma recherche d’une commode à langer sur Leboncoin pour ma fille Jeanne, née en 2014. J’ai réalisé qu’il n’existait pas de solution de livraison pratique, économique et écologique pour tout ce qu’on ne peut pas envoyer par La Poste (lourd, volumineux…). Des frais de transport exorbitants annulent l’économie réalisée en achetant en seconde main et orientent plutôt vers un achat neuf.
J’ai alors eu l’idée d’appliquer le concept de Blablacar au transport d’objets : partager son véhicule pour rendre service et ainsi adopter une démarche écologique tout en augmentant son pouvoir d’achat.
En partant de zéro et avec très peu de moyens, nous avons créé Cocolis : le seul service, au plan national, qui permet de rendre les Français heureux en les livrant jusqu’à 80% moins cher et avec un impact positif (-25kg de CO2 par livraison). Il s’utilise très simplement via notre site, notre app ou nos API pour les e-commerçants. Une de nos grandes fiertés est d’avoir travaillé avec la Redoute pour sa plateforme de seconde main et d’avoir été choisis par Selency depuis plus d’un an pour livrer les meubles de seconde main de leurs clients !
♦ Diriez vous que Cocolis est une entreprise à impact et comment mesurez-vous votre impact ?
Cocolis joue un rôle actif pour faire bouger la société. Plus notre entreprise se développe, plus son impact positif sur le climat est important. Cocolis a un double impact sur les dimensions environnementale et sociétale.
Pour donner quelques exemples concrets :
- Cocolis est un catalyseur pour l’achat de seconde main en offrant une solution de livraison parfaitement adéquate. Un meuble acheté de seconde main évite sa fabrication (souvent en Asie) et son transport d’un bout à l’autre du monde (un porte-container équivaut à la pollution d’environ 50 millions de voitures – source : Le Monde).
- Une livraison Cocolis permet de réduire en moyenne les émissions de CO2 de 25 kg (on utilise la place disponible dans un véhicule, pour un trajet qui aura lieu de toute manière – chiffrage par Cocolis et validé par l’ADEME).
- On recrée du lien social en permettant à deux individus qui ne se connaissaient pas auparavant de se rendre service et de se rencontrer. C’est vertueux et ça fait du bien.
- Sur le plan financier : Cocolis redonne du pouvoir d’achat aux particuliers / booste le CA des transporteurs pros / permet aux commerçants qui ont choisi Cocolis pour livrer leurs clients d’augmenter leurs marges tout en offrant une livraison de qualité.
PUBLICATIONS À DECOUVRIR
Découvrez une sélection pour vos lectures et cadeaux de fin d'année
Osez le courage
Violette Bouveret
(Éditions Dunod)
Le courage, ça s'apprend !
Dans un contexte de polycrises sur fond d'économie de guerres (militaire, économique, sociale, climatique), le courage redevient une valeur cardinale essentielle à notre résilience individuelle, sociétale et économique. C'est en tout cas le propos de cet ouvrage qui permet au lecteur de comprendre ce qu'est un acte courageux, la manière dont on peut en devenir l'auteur et la façon dont on peut l'encourager dans son organisation.
Il offre un cadre inspiré du "voyage du héros" de Joseph Campbell, donnant forme à la littérature et aux témoignages sur le sujet, ce qui permettra aux entreprises privées et publiques, ou aux individus de mieux penser l'acte courageux pour (se) "former" au courage et au soutien des actes courageux.
En faisant émerger le courage dans nos organisations, nous surmonterons les chocs de complexité d'une économie de guerre.
Business classe
Hervé Bommelaer & Anne de Marisy
(Éditions Dunod)
Connaissez-vous vraiment les codes du monde professionnel pour décrocher un nouveau job, être promu, signer un contrat ou tout simplement être un bon professionnel ?
Le savoir-vivre, c’est comme l’orthographe : celui qui en maîtrise les règles, repère et évalue celui qui ne les applique pas. Et le savoir-vivre n’est pas inné : c’est un art qui se pratique et qui s’apprend, dans la vie quotidienne comme professionnelle.
Véritable guide du savoir-vivre et du savoir-être professionnel, ce livre dresse la liste de toutes les bonnes pratiques et bonnes manières qu’il convient d’intégrer pour cultiver son élégance professionnelle au quotidien ou encore se distinguer par ses compétences relationnelles.
Comme pour n’importe quel sport, intégrer les codes du business vous donnera un avantage concurrentiel sur le terrain de jeu pour interagir de façon fluide et constructive avec vos collègues, vos supérieurs ou encore vos partenaires.
S’engager en historienne
Michelle Perrot
(Éditions CNRS Edition)
Si Michelle Perrot est avant tout connue pour ses travaux sur l'histoire des femmes, ses thèmes de prédilection et de recherche dépassent pourtant largement ce champ.
Initiée d'abord à l'histoire du mouvement ouvrier et à l'étude des grèves au XIXe siècle par son maître Ernest Labrousse, elle s'est aussi intéressée aux prisons, à l'histoire de l'intimité et à celle de la vie privée. C'est-à-dire à la périphérie des zones de pouvoir, avec un regard enraciné dans le présent.
Revenant sur son parcours intellectuel au sein duquel s'entremêlent enseignements, projets éditoriaux, séminaires, mobilisations et combats, elle rend compte de sa trajectoire singulière et nous invite à une véritable traversée féminine du XXe siècle.
Brève histoire de l’économie
Daniel Cohen
(Éditions Albin Michel)
Un véritable défi : une histoire de l’économie en 130 pages, par l’un des plus brillants esprits du XXIe siècle.
De la charrue au tout numérique en passant par le krach écologique et le nouveau capitalisme financier, Daniel Cohen replonge dans les grandes étapes de l’histoire de l’économie et de la société. Revisitant son oeuvre, il propose une réflexion sur la croissance économique, devenue la religion du monde moderne.
Quels sont nos réels besoins ? Pourquoi les Français sont-ils moins heureux que les autres ? Jusqu’où va notre faculté d’adaptation à un modèle économique ? Qu’est-ce que le bonheur intérieur brut ? Survivrons-nous à l’Intelligence artificielle ?
Telles sont les questions brûlantes auxquelles répond, dans un langage accessible, ce livre qui mêle économie, histoire et anthropologie et nous entraîne au cœur d’un fascinant voyage dans la compréhension du désir humain.
La prodigieuse synthèse d’une pensée iconoclaste.
Basculer vers un commerce plus durable
François Simoneschi
(Le collectif Génération Reponsable)
Plus de 100 témoignages de réseaux et de commerces pour aider à la transition.
Un ouvrage pragmatique destiné à aider tout commerce et tout réseau à aborder, structurer, « progresser » et pérenniser (pistes d’amélioration) une démarche en fonction du niveau de chacun.
Les meilleures pratiques avec des expériences différentes à différents niveaux. Des initiatives testées et prouvées dans tous secteurs d’activités dans de grands réseaux et dans de petits commerces.
Des témoignages pour partager savoir-faire, savoir être et savoir devenir au bénéfice d’un rêve commun : coconstruire ensemble un commerce responsable.
Cet ouvrage est une collaboration entre le Collectif Génération Responsable et l’auteur journaliste François Simoneschi, dirigeant du Chemin des Créateurs
Ces temps-ci
Marc Crépon
(Éditions Bibliothèque Rivages)
Les « affaires de moeurs », comme celles qui touchent au harcèlement et à la pédophilie, déplacent le seuil de tolérance pour ces mêmes souffrances et ces mêmes humiliations.
Il était grand temps que la honte change de camp. Les responsables des violations ne se sentent plus protégés par le silence de la société, de sa complaisance ou de son indifférence. Mais jusqu'où doit s'étendre leur mise en accusation ? Quelle est la part de l'hypocrisie d'une société qui s'achète une vertu rétrospective ?
Ces « affaires » constituent une épreuve pour la société, non seulement parce qu'elles la mettent en face de son silence passé, mais parce qu'elles l'exposent, en guise d'expiation, à un empiètement de la vertu sur les libertés fondamentales, à commencer par celles de l'expression et de la création.