La News RSE N°29 – Guerre, énergie, climat, il est temps de changer de modèle.

La News RSE

Mars 2022 / N°29

L'INTERVIEW DU MOIS

Barbara Pompili,
Ministre de la transition écologique

La crise russo-ukrainienne est une opportunité pour changer de modèle énergétique

A l’instar de la pandémie qui a remis en question nos modes d’approvisionnement et de consommation, la crise provoquée par l’attaque de l’Ukraine par la Russie va bouleverser considérablement notre politique énergétique. Consommation énergétique, nucléaire, énergies renouvelables, impact sur le pouvoir d’achats, des questions qui relèvent autant de choix écologiques que politiques et économiques.

Souvent les crises comme les guerres provoquent un nouveau modèle énergétique. L’embargo sur les importations de gaz et la hausse du carburant va contraindre la France comme ses homologues européens à réduire sa dépendance et sa consommation énergétiques. En dehors des modalités de sortie de la dépendance du gaz russe, la question pour la France est de savoir comment faire monter les renouvelables plus rapidement, comment réduire notre consommation, comment maintenir la production nucléaire ou encore faire monter le biométhane issue de l’agriculture.  Ces questions sont autant écologiques que politiques. Il reste quatre centrales à charbon actives en France. Faut-il les réactiver en balayant les engagements climatiques pris par la France, l’Europe  et la communauté internationale ?

La crise ukrainienne aura par ailleurs des conséquences économiques et sociales sans tarder avec la hausse du carburant et la baisse du pouvoir d’achat qui vont obliger de nombreux citoyens à réduire leurs consommations énergétiques, notamment leurs dépenses liées au transport automobile, du moins pour ceux qui le peuvent, tout en creusant des inégalités. Des millions de français défavorisés vont se trouver en grande difficulté pour se chauffer ou se déplacer tandis que d’autres vont se précariser.

Le monde est face à un dilemme. Réduire sa dépendance énergétique et couper les ailes des belligérants russes en cessant d’importer le gaz russe, ce qui aura pour conséquence quasi-immédiate de faire exploser le prix des énergies. Mais la sagesse nous impose de réfléchir à de nouvelles solutions, à un changement de modèle énergétique, de mode de consommation plus sobre. Cette guerre scandaleuse et malheureuse est paradoxalement une opportunité pour le monde d’aller vers plus de sobriété et plus de solidarité, sur la scène nationale comme sur la scène internationale. Fichier:Carré rouge.svg — Wikipédia

"Les sanctions pour le greenwashing seront plus lourdes"

1. Quels sont les enjeux globaux de la publicité pour les consommateurs d’une part, et pour la cause climatique/environnementale d’autre part ?

La publicité influence au quotidien le comportement des consommateurs : si elle a pu contribuer à promouvoir des produits nocifs pour le climat et l’environnement, elle représente également un puissant levier de transformation de notre modèle de consommation.

C’est pour cette raison nous avons fait voter, dans la loi Climat & Résilience, une série de mesures pour mieux encadrer la publicité. Elles s’articulent autour d’un triptyque alliant interdiction de certaines pratiques, meilleure information des consommateurs et incitation des acteurs à faire évoluer leurs pratiques.

2. La loi Climat & Résilience comporte des mesures liées à la publicité responsable. En 2022, qu’est-ce qui va changer pour les annonceurs ?

Dès août 2022, il ne sera plus possible de faire de la publicité pour les énergies fossiles, principale source d’émissions de gaz à effets de serre. A partir de 2028, cette interdiction concernera les publicités pour les véhicules émettant plus de 95 grammes de CO2 par kilomètre, en cohérence avec la fin de vente de ces véhicules dès 2030.

Tout le monde a déjà pu constater que la publicité peut parfois être mensongère : certaines annonces vantent à tort les qualités environnementales réelles d’un produit ou d’un service. C’est pourquoi la loi Climat & Résilience a fait entrer le « greenwashing » ou « éco blanchiment » dans la définition des pratiques commerciales trompeuses. Cette disposition est désormais inscrite dans le code de la consommation et applicable par le juge. Les sanctions pour le greenwashing seront même plus lourdes que pour les autres pratiques commerciales trompeuses.

La loi pose également un principe d’interdiction des allégations de neutralité carbone d’un produit ou d’un service. Les entreprises qui souhaitent communiquer sur la neutralité carbone de leur produit pourront le faire sous trois conditions : réaliser un bilan carbone complet du produit ou du service concerné, établir une trajectoire de réduction d’émissions de gaz à effet de serre et prouver chaque année qu’elles diminuent, et enfin rendre publique la manière dont elles compensent les émissions résiduelles. Ce nouveau cadre reflète le plus haut niveau d’exigence au monde sur les allégations de neutralité carbone. Il contraint les entreprises à faire preuve d’une totale transparence et à faire des efforts réels et soutenus pour réduire leur empreinte carbone.
Un décret d’application de cette disposition a été présenté en début d’année 2022.

Nous avons également constaté que les consommateurs demandent plus de transparence sur la qualité environnementale des produits qu’ils achètent. Pour répondre à cette demande, la loi Climat & Résilience prévoit entre autres la généralisation de l’affichage environnemental pour un certain nombre de produits, comme le textile et l’alimentation. Pour renforcer l’information du consommateur, cet affichage devra également figurer sur les publicités des produits concernés. Cette mesure va se traduire rapidement dans le quotidien des Français : dès le 1er mars 2022, l’étiquette carbone devra être visible sur les publicités pour les véhicules et les appareils électroménagers.

Nous avons aussi voulu avancer sur les impacts très concrets de la publicité en termes de production de déchets, notamment via la distribution des prospectus dans les boites aux lettres. En 2019, près de 900.000 tonnes d’imprimés publicitaires ont été déposés dans les boites aux lettres des Français , dont une part significative a été jetée sans avoir été lue !

L’expérimentation du « Oui pub » prévue par la loi répond à ce constat. Pendant 3 ans, 15 collectivités vont tester de nouvelles règles pour la distribution  de la publicité. Concrètement, les habitants des ces communes ne recevront des prospectus que s’ils indiquent leur accord, via une étiquette affichée sur leur boite aux lettres. C’est la logique inverse du “Stop pub” désormais bien connu des Français. 

Enfin, la loi Climat & Résilience pose un cadre pour inciter les professionnels à établir des engagements volontaires mentionnant des objectifs clairs et des indicateurs pour mesurer leur mise en œuvre. Les entreprises qui réalisent plus de 100 000 euros par an d’investissements publicitaires auront désormais l’obligation de se déclarer sur une plateforme numérique en ligne en précisant si elles souscrivent ou pas à un « contrat climat » dans lequel elles préciseront leurs engagements en faveur de la diminution de l’impact environnemental des campagnes publicitaires, et de la réduction  des publicités faisant la promotion des produits et services présentant le plus d’impacts pour le climat et l’environnement.

3. La plateforme, quand sera-t-elle accessible,  qui va contrôler ? quelles sont les obligations et sanctions éventuelles ? 

La plateforme n’est pas encore en ligne car le décret est en cours de publication. Le processus progresse et devrait aboutir à la publication du décret, et donc de la plateforme, prochainement. Elle sera gérée par le Commissariat général au Développement Durable. Elle utilisera demarches-simplifiees.fr pour la déclaration des entreprises et le dépôt des contrats climat, afin d’assurer la sécurisation du procédé tout en étant le plus simple et lisible possible pour les entreprises.

Dès lors qu’elles réalisent au moins 100.000 euros d’investissements publicitaires sur l’année, les entreprises ont l’obligation de se déclarer sur la plate-forme. Afin de ne prendre personne au dépourvu, l’Etat notifiera les entreprises qui réalisent manifestement un montant équivalent ou supérieur d’investissements publicitaires et ne se seraient pas déclarées.
A l’issue de la période de déclaration, celles qui ne se seront pas rendues sur la plate-forme pourront se voir infliger une amende jusqu’à 30.000 euros.

Mais au-delà du risque de sanction pécuniaire, c’est la pression du public qui sera déterminante pour inciter les entreprises à jouer le jeu. Un gros annonceur qui ne se serait pas déclaré alors que ses campagnes sont très visibles sera rapidement montré du doigt. Et pour les mêmes raisons, l’ensemble des annonceurs qui ne souscriraient pas un contrat climat seront fortement incités à le faire. Fichier:Carré rouge.svg — Wikipédia

FOCUS ACTU

ESS et RSE : de la nécessité d'une économie solidaire

Ce 24 Février 2022 , la Russie a envahi l'Ukraine. Une vague de solidarité s'organise en Europe et partout d'ailleurs dans le monde, et les cagnottes se multiplient autant chez les particuliers que les entreprises et grosses structures. Layticia Audibert a lancé Gandee en 2018, une plateforme de mécénat pour que les entreprises de petite et moyenne taille puissent créer leurs cagnottes et travailler avec des associations.

La nécessité d’une solidarité d’entreprise

La solidarité ne s’improvise pas. Nous le voyons aujourd’hui, à l’heure de la guerre en Ukraine, et rétrospectivement vis-à-vis de la crise du COVID-19 : les ressources humaines, matérielles et financières des associations et des entreprises se doivent d’être encadrées et coordonnées pour que leurs actions soient efficaces.

C’est la mission principale que se donne Gandee : Gandee est une structure qui accompagne les entreprises de type TPE et PME dans leur démarche de mécénat entrepreneurial. 

Nous avons échangé avec sa fondatrice, Layticia Audibert. 

Avocate de formation, Layticia a toujours eu une appétence pour la solidarité et le monde associatif mais a formé un constat : la plupart des gens souhaitent donner, mais savent rarement comment le faire, et surtout à qui donner afin que leurs dons soient bien distribués : la confiance est le maître mot qui doit gouverner les dons. C’est pour cela qu’elle est la genèse de Gandee.

L’ESS , porte d’entrée vers la RSE

Gandee aide les entreprises à entrer en contact avec le monde associatif – en organisant des levées de fonds notamment. Les expertises de Gandee se divisent en trois catégories:

  • l’aide à la création de cagnottes et à leur bon suivi
  • l’accompagnement des entreprises dans le choix d’une ou plusieurs associations, et l’apport d’outils de communication afin de promouvoir ces engagements
  • l’attribution du label Do Good à des associations de petite et moyenne taille.

Layticia Audibert a une conviction: “ le mécénat n’est pas la cerise sur le gâteau , c’est la levure qui fait monter la pâte.” Selon elle, le mécénat d’entreprise pour des petites structures est la première porte d’entrée vers la RSE: le lien intrinsèque entre RSE et ESS (économie sociale et solidaire) se dessine alors. En effet, la professionnalisation de l’ESS est essentielle pour commencer à développer une politique RSE au sein d’une entreprise.

Quête de sens, fidélisation des clients et des talents

La crise sanitaire a aussi eu pour effet de renforcer , dans les PME et TPE, la volonté de développement d’une politique RSE: la quête de sens post-covid a poussé les entreprises à faire des démarches RSE afin de fidéliser non seulement leurs talents mais aussi une certaine clientèle. De plus en plus de clients font le choix des entreprises engagées: la génération millennial (entre 25 et 35 ans) est prête à investir en moyenne 30 pourcent de plus dans un produit ou service si celui-ci a une étiquette éthique et/ou engagée. 

En 2021, plus d’une TPE et PME sur trois alloue un budget à des actions centrées sur des sujets tels que l’environnement. 

L’importance de s’engager dans la RSE et de se lier au milieu associatif au sein du microcosme entrepreneurial est donc non négligeable, et Gandee l’a bien compris. La devise de l’entreprise est d’ailleurs axée sur une citation du célèbre Gandhi: « Donner l’exemple n’est pas la meilleure façon de faire: c’est la seule ». 

Si vous êtes une entreprise de petite à moyenne taille, que vous cherchez à faire valoir vos engagements solidaires en créant une cagnotte ou en vous liant à une ou plusieurs associations, vous pouvez contacter Gandee via leur site internet. 

Retrouvez également ici leur campagne de dons au profit des actions de Première Urgence Internationale en Ukraine. Fichier:Carré rouge.svg — Wikipédia

FOCUS EXPERT

Vincent David ,
Fondateur de l'Agence RUP

L’économie sociale et solidaire (associations, fondations, coopératives et mutuelles) représente 10 % de l’emploi en France, soit environ 2 200 000 de personnes, étant entendu que ce sont les 170 000 associations employeuses (sur 1, 3 million d’associations existantes) qui fournissent 90 % de ces emplois. Si on ajoute les plus de 12 millions de bénévoles à ces chiffres, on constate que les impacts économiques, sociaux et environnementaux de l’ESS sont énormes et qu’elle a donc une responsabilité sociétale.

Si des coopératives comme Le Crédit agricole, Système U ou le Groupe Up et les mutuelles comme la MAIF, Harmonie Mutuelle ou Groupama ont un statut juridique relevant de l’ESS, elles sont considérées comme des entreprises et ont donc une politique RSE. Pour les associations et fondations, c’est le terme de RSO (responsabilité sociale des organisations) qui est désormais utilisé. Il a émergé il y a une dizaine d’année, avec en 2010, un colloque fondateur organisé par l’IDAF (Institut des dirigeants d’associations et fondations), le Centre Français des Fonds et Fondations et IDEAS (Institut de Développement de l’Ethique et de l’Action pour la Solidarité) qui a donné lieu à la rédaction d’un guide sorti en 2011 intitulé
« Le développement durable au coeur des organismes sans but lucratif ».

De même que les responsables RSE sont plutôt l’apanage des grandes entreprises et non des TPE/PME, seules les grandes structures ont créé des fonctions de responsable de la RSO ou du développement durable, comme par exemple Les Apprentis d’Auteuil ou la Croix-Rouge française (17 000 salarié·es et 65 000 bénévoles).

Néanmoins, ce sujet de la RSO devient de plus en plus incontournable.

Les dizaines de milliers de locaux d’associations et de fondations accueillant des activités sportives, culturelles et de loisirs ou proposant un service social, médico-social ou sanitaire utilisent de l’énergie, fournissent des repas, nécessitent des déplacements en voiture individuelle pour s’y rendre et produisent des déchets et des gaz à effet de serre.

Leur responsabilité environnementale est donc engagée.

En tant qu’employeuses de dizaines de milliers de personnes, les associations et fondations ont également des responsabilités sociales et peuvent être confrontées, au même titre que les entreprises, à des problématiques de gouvernance, de discrimination, de harcèlement, de souffrance au travail, etc.

Des labels Ideas et Do Good, au Baromètre de la qualité de vie au travail des salariés et des dirigeants de l’ESS initié en 2013 par la mutuelle Chorum, en passant par les réflexions de l’UDES (Union des employeurs de l’ESS) ou la création, en 2021, de la Coalition française des fondations pour le climat portée par le Centre français des fonds et fondations, il existe de nombreuses démarches et initiatives émanant du secteur non lucratif pour développer la RSO. Fichier:Carré rouge.svg — Wikipédia

BONNES PRATIQUES

"Ici, je choisis l'eau de Paris" & Freetabs by Gobi

L’eau est une composante essentielle du vivant. Elle est non substituable à notre bon fonctionnement et à celui de la nature, mais également au cœur du développement de la plupart des activités humaines. 

Son caractère épuisable fait de sa préservation une priorité majeure depuis toujours, et plus que jamais. L’eau irrigue nos océans, nos corps et nos forêts: elle est donc centrale dans la dynamique des enjeux de développement durable.

 C’est dans cette perspective de préservation et de bonne gestion de cette ressource si précieuse qu’a lieu ce mois-ci le forum mondial de l’eau, qui se tiendra à Dakar du 21 au 26 Mars 2022.

L’accès à une eau salubre et propre à la consommation est d’ailleurs un droit humain fondamental, et  fait partie des objectifs de développement durable énoncés par l’ONU rassemblés dans l’Agenda 2030. Ces ODD sont un cadre, un tremplin pour que les entreprises et différentes structures puissent agir en faveur de cette préservation.

En effet , consommer de l’eau est un geste quotidien; mais le mode de consommation de celle-ci peut avoir un impact environnemental sans précédent, notamment concernant la consommation de bouteilles en plastique.  

Chaque année, une bouteille d’eau sur deux n’est pas recyclée, et 8 millions de tonnes de plastique finissent également dans nos mers et océans chaque année, menaçant gravement la biodiversité et les écosystèmes marins.

La consommation d’eau du robinet et l’usage de gourdes restent des alternatives viables à la consommation d’eau en bouteille, mais consommer de l’eau du robinet en dehors du contexte domestique n’est pas un réflexe immédiat. Celle-ci peut même parfois être connotée négativement.

Opération “Ici, je choisis l’eau de Paris” par Eau de Paris: vers la réhabilitation de l’eau du robinet  

C’est pourquoi Eau de Paris a lancé l’opération “Ici, je choisis l’eau de Paris” début 2022, afin de changer l’image de l’eau du robinet et de démocratiser sa consommation.

 Avec plus de 500 commerçants partenaires, le principe de l’opération est de permettre à tous les particuliers de pouvoir remplir leurs gourdes ou bouteilles d’eau chez les commerçants ou restaurateurs partenaires. Aller remplir sa gourde en passant chez le coiffeur; dans une boutique de prêt-à-porter ou dans un restaurant devient donc désormais possible. 

Les établissements partenaires de ce dispositif pourront être localisés grâce à un autocollant mis en vitrine, ou grâce à une carte interactive permettant de géolocaliser les points d’eau.

Initiative unique en France, cette opération permet non seulement la multiplication des points d’hydratation gratuits  dans la ville de Paris (déjà au nombre de 1200), et offre donc un plus grande possibilité d’accès à l’eau potable à des particuliers n’y ayant pas un accès continu et régulier;

mais elle promeut également la consommation d’eau fournie par Eau de Paris, donc via un circuit de distribution relativement court. A contrario, une bouteille d’eau parcourt en moyenne 300 kilomètres lors de son acheminement.

Le cercle vertueux de ce dispositif met en lumière la sensibilisation des commerçants et restaurateurs partenaires autour du sujet de l’eau et de la biodiversité, tout en leur apportant également une visibilité certaine: chaque personne qui entre dans leur établissement est un futur client potentiel .

Rendez-vous donc en Avril 2022 pour la mise en place complète du dispositif. 

Freetabs, l’appli qui démocratise l’accès à l’eau 

Dans la même volonté de démocratisation de consommation d’eau du robinet, le développement de l’application Freetabs, par la société Gobi, est un outil d’une utilité non négligeable pour faciliter l’accès aux fontaines et points d’eau. Gobi a d’ailleurs soutenu, dans le cadre de leur Action Tank « Paris de l’eau zéro déchet plastique » les actions et engagements de Eau de Paris. 

Gobi est déjà un pionnier depuis quelques années dans le domaine de la consommation responsable et la production d’objets made in France et éco-responsables.

Les gourdes produites par Gobi ont su conquérir un public et un marché: en 2015, Gobi a été le fabricant exclusif des gourdes de la COP21.  

Engagée sur les sujets de bonne utilisation et consommation de l’eau, Gobi a créé et développé en association avec les élèves ingénieurs de l’école bordelaise ENSEIRB-MATMECA  l’application Freetabs, afin de faciliter l’accès aux points d’eau gratuits et de promouvoir leur utilisation partout en France et en Europe.

Le principe de l’application est simple: n’importe où que vous soyez, les différents points d’eau près de vous seront affichés sur une carte grâce à un système de géolocalisation et de référencement participatif.  Restaurants, collectivités, entreprises et particuliers peuvent contribuer à l’application via la fonction “ajouter un nouveau point d’eau” afin de référencer l’intégralité des fontaines et points d’eau dans une zone géographique donnée. Les utilisateurs peuvent également indiquer s’ils ont bu dans un point d’eau, afin de mieux aider au référencement.

 Cette initiative contribue grandement au renforcement du maillage territorial en points d’eau potable, et change l’imaginaire de l’eau du robinet afin de la rendre plus accessible et attractive.

Changement de paradigmes et changement d’habitudes sont donc les maîtres mots des engagements de Eau de Paris et Free Tabs: ces entreprises s’engagent pour promouvoir un mode de consommation quotidienne éthique et différente. 

 

Samuel Degrémont, fondateur de Gobi et de l’association FreeTaps, s’exprime sur cette volonté de changement:

« En 2011, nous avons voulu lancer un mouvement bénévole et participatif pour lever les freins à la consommation d’eau du robinet. Si demain personne ne sait où remplir sa gourde ou ne fait confiance à l’eau du robinet, tous les efforts que nous entreprenons pour réduire les déchets seront vains. Nous sommes très heureux d’avoir bientôt 10 000 points référencés, en France mais également en Europe, avec une trentaine supplémentaires chaque semaine »

Dans un contexte où les ressources naturelles s’amenuisent et où les enjeux de développement durable sont au cœur des relations entreprises-consommateurs, les actions de ses entreprises françaises ne peuvent être que valorisées et encouragées. Fichier:Carré rouge.svg — Wikipédia

Forum Mondial de l'Eau

ENTREPRISE ENGAGÉE

Gaële le Noane , Fondatrice de Marguerite et Cie

"Marguerite et Cie répond à un besoin sanitaire, éthique et éco-responsable"

Les règles : un enjeu de société

Il est de ces combats qu’on ne pensait jamais avoir à mener. Gaële Le Noane est orthophoniste à Quimper, sa région d’origine, jusqu’à ce qu’elle se lance dans l’entrepreneuriat en 2018. Impliquée depuis toujours dans des activités militantes, notamment en faisant partie de l’Association Agir pour la Santé des Femmes, elle fait alors le constat de deux choses. D’une part, les protections périodiques ont un impact environnemental très négatif. D’autre part, en France, de nombreuses femmes sont en situation de précarité menstruelle et il est très tabou de parler ouvertement des règles.

Des produits bons pour la santé et la planète

Édifiée par la composition réelle des serviettes et des tampons et révoltée par le fait que l’achat de ceux-ci soit contraint pour beaucoup, elle fonde Marguerite & Cie en février 2018, une société employant aujourd’hui 12 salariés (majoritairement des femmes) implantée à Lesconil, dans le Finistère.

Les serviettes et tampons classiques ont un impact environnemental négatif car ils mettent environ 500 ans à se dégrader et sont composés à 90% de plastique. Très attachés à leur région d’origine bordant l’océan, Gaële Le Noane et ses collaborateurs souhaitent participer à la protection de la biodiversité et de la vie marine. C’est ainsi que dans un premier temps est mise en vente des box mensuelles contenant des protections périodiques (serviettes et/ou tampons) fabriqués à partir de coton 100% bio.

Pour contribuer à la sauvegarde de la planète tout en améliorant la santé féminine, Gaële Le Noane signe un contrat d’exclusivité avec la marque Natracare. Cette marque, labellisée Isos 13485, EPD, Plastic Free et 1% pour la planète propose des produits qui sont écologiques, biodégradables et parfaitement adaptés à la santé des femmes. Ma petite box bleue (et rouge) voit le jour en 2018 et répond immédiatement à un besoin sanitaire, éthique et éco-responsable.

Permettre à toutes les femmes de sortir de la précarité menstruelle

Rapidement, Gaële Le Noane va plus loin dans sa démarche et propose aux collectivités et établissements d’enseignement de mettre en place un distributeur de protections périodiques. Dès la rentrée 2019, des distributeurs facilement rechargeables et pouvant contenir jusqu’à 295 protections sont installés dans des lycées, collèges et universités.

D’après un sondage Ifop de mars 2019, une personne menstruée sur trois en France ne change pas assez souvent de protection périodique ou a recours à l’utilisation de protections de fortune.
La précarité menstruelle se caractérise par la difficulté qu’ont de nombreuses femmes à accéder à des protections périodiques par manque de moyens financiers. Des études permettent d’estimer un budget variant de 1700 à 5400€ tout au long de la vie d’une femme.

Les règles sont considérées par beaucoup comme relevant de la sphère privée et à ce titre, il ne faut ni les voir ni en entendre parler. Avec le distributeur de protections Natracare, Gaële Le Noane décide de faire tout l’inverse et ainsi aide les jeunes filles à sortir du tabou et de la précarité menstruelle.

Une initiative positive et solidaire

En septembre 2021, le succès de Marguerite & Cie est tel qu’un nouveau distributeur, nommé Capsule, est installé dans les toilettes des entreprises. Cette initiative permet d’apporter une bien meilleure qualité de vie au travail à leurs employées tout en les sensibilisant à leur propre impact environnemental. Au total, ce sont près de 2500 distributeurs installés dans de nombreuses entreprises et collectivités à travers la France. 

Fidèle à ses valeurs militantes, elle continue d’être mécène de l’association ADSF et permet la distribution mensuelle de 9000 produits à celles qui en ont besoin. Elle permet également l’insertion et l’épanouissement professionnel de personnes en situation de handicap en collaborant avec les ESAT (Établissements et Services d’Aide par le Travail) et APF-France Handicap. Ceux-ci sont chargés du conditionnement et de l’envoi des commandes de Ma petite box bleue (et rouge).

Les produits écologiques proposés par Marguerite & Cie et les actions solidaires menées par sa fondatrice ne cochent pas moins de 5 ODD. Cette entreprise est un modèle à suivre en matière d’entreprenariat féminin. Ayant nommé sa société en référence à l’autrice féministe Marguerite Yourcenar, elle permet aux femmes de prendre le pouvoir sur leur vie. Fichier:Carré rouge.svg — Wikipédia

Les candidatures 2022 sont lancées ! Postulez aux Trophées Défis RSE

PUBLICATIONS À DECOUVRIR

Le plan de transformation de l'économie française, Jean Marc Jancovici: The Shift Project (Editions Odile Jacob)

« The Shift Project », think-tank reconnu travaillant sur les enjeux du défi climatique propose un programme visant la décarbonation des activités françaises dans cet ouvrage préfacé par Jean-Marc Jancovici. Au fil des chapitres, il y a l’apport de centaines de contributeurs, collaborateurs, relecteurs pour répondre à la question : que faut-il faire pour mettre l’économie française en cohérence avec une baisse des émissions planétaires de 5% par an, compatible avec nos engagements climatiques, tout en permettant de trouver un emploi. Un plaidoyer pour trouver le chemin de sortie des énergies fossiles.

Stop au GreenWashing ! Yann Hervé (Maxima)

L’auteur nous propose de réfléchir sur la thématique du GreenWashing et comment les marques de vêtements peuvent contribuer à changer le monde. Certaines sont connues pour leur production très polluante. Il nous éclaire sur les actions « vertes » menées par ces marques et quel vrai pouvoir ont les consommateurs et les ONG. Des solutions sont apportées au lecteur pour qu’il sache pousser les géants de la mode à améliorer leurs habitudes de production en basculant du côté vert. Yann Hervé permet à tous de comprendre qu’écologie et économie ne sont pas antinomiques, bien au contraire !

Égalité Femmes Hommes, une grande cause et après ? Patricia Chapelotte et Anne-Marie Rocco (Eyrolles)

Patricia Chapelotte et Anne-Marie Rocco posent la question du genre comme élément central des discours politiques. Après les cinq années de mandat d’Emmanuel Macron, elles font l’état des lieux de la condition féminine en France. Leur analyse se fait à la lumière des entretiens passés avec dix "femmes d’influence". Toutes promues au sommet de l’échelle des responsabilités. Elles nous parlent de leurs parcours d’exception et de l’évolution des mentalités de cette dernière décennie. Plus que jamais, les femmes aspirent à une parole libérée. Elles passent aux actes et instaurent de nouvelles règles. Les pouvoirs publics et les acteurs de l’économie devront être à la hauteur.

SPECTACLE À DECOUVRIR

Florent Peyre - Nature (Actuellement au Théâtre de la Gaîté Montparnasse)

Spectacle inédit sur un sujet plus que d'actualité. Florent Peyre passe par l'humour afin de nous alerter sur un problème qui nous concerne tous: l'écologie. Sur scène, il campe à la fois des rôles humains et animaux: cette double perspective fait de Nature un spectacle engagé, qui permet de faire rire tout en sensibilisant le grand public sur les enjeux écologiques actuels. Spectacle à découvrir les lundis et mardis au Théâtre de a Gaîté Montparnasse.

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